Greg forgatókönyve
Lili 2006.06.29. 19:47
- LE RESTAURANT -
Dans un restaurant trčs chic, un couple se fait face sans rien se dire. Le serveur leur apporte le café. L’ambiance ne paraît pas au beau fixe...
SERVEUR: Vous prendrez un petit digestif ? C'est offert par la maison.
ELLE (du tac au tac): Non, l'addition.
LUI: Si c'est la maison qui régale je ne serais pas contre une petite douceur... Un armagnac... Et l'addition.
Elle lui lance un regard noir - silence -
LUI: Écoute, c'est trop bęte...
ELLE: Ah ça oui, t'es con.
LUI: On va pas finir la soirée comme ça, hein?
ELLE: C'est pas de ma faute si tu as tenu absolument ŕ venir dans ce restaurant pourri...
LUI: Pourri ?
ELLE: Oui, arręte, tu sais trčs bien ce que je veux dire. C'est ton côté prout-prout, jet-set, mes couilles qui m'emmerde tant. Pourquoi as tu voulu venir ici ? pour fęter nos 4 ans ?
(Regard complice de LUI.)
Comme c'est mignon. Sauf que le restau ou tu m'as emmené il y a 4 ans c'est celui d'ŕ côté, enfin c'est pas grave...
LUI (faisant mine de se lever): Bon!
ELLE: Non, je vais finir et tu vas m'écouter.
(Il se rassoit)
Si tu n'avais pas organisé cette soirée pitoyable, on aurait jamais parlé de nos souvenirs et je n'aurais jamais appris que tu m'as menti tellement de fois ŕ propos de tellement de choses... J'suis dégoűtée... J'ai envie de pleurer.
LUI: Ma chérie tu ne vas tout de męme pas te mettre en pétard pour des pauvres histoires ... Et en plus c'est du passé tout ça.
ELLE: Du passé ? Alors que notre histoire a ŕ peine cinq mois et que tu m'as fais tant de crasses en si peu de temps ? C’est tout ce que tu trouves ŕ dire comme connerie ?
LUI: C’est mieux que rien. Allez viens, on va se coucher...
ELLE: Mais non. Tu vas m'inventer un pote malade ou une réunion de derničre minute, comme d'hab. Tu vas me laisser ŕ un taxi, comme d'hab., et Je vais me coucher, seule, comme d'hab. Pendant que tu iras tripoter tes putes, lŕ, en picolant comme un clodo...
Le serveur est arrivé sur cette derničre phrase et a posé le verre d'armagnac devant LUI qui est légčrement gęné. L'addition est posée au milieu de la table.
ELLE: Je suppose que c'est encore moi qui douille..
LUI: Mais non, laisse c'est moi.
Dit-il alors qu'il ne fait aucun geste pour se saisir de la note. Elle sort sa carte bleue et la pose avec fracas.
LUI: Je ne vois vraiment pas pourquoi tu t'emportes pour des broutilles.
ELLE: Des broutilles? Des broutilles? Non mais t'es con ou quoi, tu veux que je te rafraîchisse un peu le cervelet? L'anniversaire de papa ou tu n'es pas venu, le mariage de ton frčre oů je me suis retrouvée seule ŕ cause d'un soi-disant congrčs dont tu ne te souviens plus, la réception chez Nicole, le ciné avec ma mčre, la partie de pęche avec ton oncle, le baptęme de ta ničce.. Que des excuses bidons dont tu ne te rappelles rien... Jusqu'aux billets d'avion pour Venise que je t'avais offerts et que tu as égaré.. J'apprends ce soir que tu les as joués au poker et que c'est cet enfoiré de Lionel qui est parti avec sa pétasse!!! Il y a de quoi s'étrangler, non ?
LUI commence ŕ ne plus savoir oů regarder.
ELLE: Alors maintenant réponds moi. Cette soirée ou tu es resté avec Philippe parce qu'il avait perdu une grande tante qu'il adorait (elle lčve les yeux au ciel) Dis moi ce que tu as réellement fait ? Avec qui étais-tu ? Qu'est ce que tu as fais ? réponds!!!
Grand malaise chez LUI qui ne sait quoi répondre. -Sonnerie de téléphone portable - avec un léger soupir ŕ peine esquissé il décroche son téléphone...
LUI: Allô? Ah bonsoir cher monsieur. Mais non vous ne me dérangez pas. (..) Bien sur que ça tient toujours. (...) Non , la situation va rester stable, c'est sűr (...)Oui , je dis ŕ ma secrétaire de vous le poster demain ŕ la premičre heure(...) Bien sur qu'elle sera lŕ, elle est charmante n'est ce pas? (ELLE le fusille du regard)
Pendant cette conversation le serveur présente la machine ŕ carte bleue et ELLE tape son code. (scčne off)
SERVEUR (off): Pardonnez moi madame... CODE FAUX
ELLE(off): Ah merde!
Elle le retape et le petit bruit caractéristique de la machine se fait entendre. Le serveur repart.
LUI: Je pense que notre petite collaboration va trčs vite porter ses fruits. (...) pardon ? (...) Pas de culotte ?... Ah, ma secrétaire, oui je lui dirai... Au revoir monsieur Takanoshi.
Il raccroche. Elle le regarde.
LUI: Bah quoi, la secrétaire a pas de culotte c'est bien connu.
ELLE (ne relčve męme pas): Alors?... Avec qui étais tu ?
LUI: Avec qui j'étais ?
ELLE: Arręte ! Avec qui étais tu ce soir lŕ ?
LUI: Quel soir ?
ELLE (articulant bien): Le soir ou tu es resté avec Philippe parce qu'il avait perdu sa grande tante, enfin soi-disant. Dis moi avec qui tu étais réellement ?
LUI: Mais qu'est ce que ça change ?
ELLE: Tout.
LUI: Alors je réponds ŕ ta question si tu réponds ŕ la mienne.
ELLE: Ah non tu vas encore te défiler.
LUI: Non, je te promet. Je répond ŕ ta question si tu jures de répondre ŕ la mienne ensuite... D'accord ?
-Un temps, elle le jauge-
ELLE (haussant les épaules): Si ça peux te faire plaisir... OK. Allez maintenant déballe tout!
LUI: J'étais avec Nathalie.
ELLE: Nathalie ? Ma copine Nathalie?
LUI: Oui.
ELLE (encaisse le coup, puis): T'es vraiment un bel enculé et elle une belle salope, dire que c'est moi qui servait d'alibi ŕ son mari...
-Un temps-
Je crois que je vais te tuer.
LUI: Si tu veux, mais avant de me tuer tu vas tenir ta promesse.
Elle le regarde folle de rage.
LUI: Comment sais-tu que Philippe a perdu sa tante alors que je ne te l'ai jamais dis ?
ELLE: Qu'est ce que tu racontes, je ne comprends rien.
LUI: Bon, je répčte clairement. Tu y es ?
(Il reprend son jeu et articule outrageusement)
Comment se fait il que tu sois au courant de la mort de sa tante alors que je ne te l'ai jamais dis.
ELLE: Tu déconnes, tu me l'a dis le lendemain matin au téléphone, je m'en souviens j'étais tellement inquičte que tu ne sois pas rentré de la nuit...
LUI: Je ne t'ai pas dis ça, je t'ai dis que j'étais resté avec Philippe qui n'allait pas bien ŕ cause d'un décčs... C'est tout.
ELLE: (...)
LUI: Quand j'ai appelé Philippe pour qu'il soit mon alibi, c'est lui qui m'a suggéré ce bobard, la grande tante tout ça... Mais moi je ne te l'ai jamais dis... Pour ętre au courant de ce détail c'est qu'il ŕ dű t'en parler récemment, et tu m'as dis ne pas l'avoir vu ces jours-ci, ou bien... Tu étais avec lui ce soir lŕ... Alors maintenant, voila ma question... Avec qui étais tu ce soir lŕ ?
ELLE est blanche -sonnerie de téléphone- elle soupire ŕ peine et décroche.
ELLE: Allô? Nathalie ! Comment vas tu? Mais moi aussi trčs trčs bien. Je suis trčs contente de t'entendre tu sais. Mais bien sűr que non tu ne me dérange pas...
Pendant ce temps le serveur est revenu avec la note.
SERVEUR: Pardonnez moi Monsieur mais je crois qu...
LUI: Ah écoutez ce n'est vraiment pas le moment!
Le serveur s’éclipse.
ELLE (toujours au tel): ...Ah ! Et bien justement je suis avec LUI et nous parlions justement de toi.. C'est drôle non? D'ailleurs si tu ne fais rien ces jours-ci , il faudra qu'on se voit on ŕ beaucoup de choses ŕ se dire et...... Tiens c'est bizarre, elle a raccroché.
Ils se retrouvent ŕ nouveau silencieux face ŕ face.
LUI: Tu ne veux pas me répondre ?
-Un temps-
ELLE: Si
-Un temps-
LUI: Alors ?
ELLE: J'étais en train de sucer Philippe quand tu l'a eu au téléphone. Tu es content ?
Il s'étrangle avec son armagnac. Il est fou de rage. Son téléphone sonne ŕ nouveau. Mais il ne décroche pas.
Bah réponds.
(il ne bouge pas)
Réponds!
(il finit par décrocher)
Pauvre minable. Bon je vais chier. C'est tout ce que tu m'inspires toi et ton téléphone ŕ la con.
Elle disparaît.
LUI: Oui Mr Takanoshi. Ne vous inquiétez pas , ce sera fait ŕ la premičre heure demain matin... Et pas de culotte, c'est entendu...
Il rigole trčs faux, et raccroche. Le serveur pointe le bout de son nez et en un coup d'śil se rend compte que ce n'est toujours pas la peine d'insister. Le téléphone sonne ŕ nouveau.
LUI: Allô ? Ah c'est toi. Oui, oui,.... Si tu y tiens absolument. Mais n'oublie pas le dossier Takanoshi demain matin !
Il raccroche sčchement. Puis il s'empare des objets de sa femme posés sur la table et les fourre dans le sac ŕ main posé sur la chaise.
ELLE revient ŕ cet instant.
LUI: T'allais oublier ton sac .
ELLE: Pour le dossier ce sera fait ŕ la premičre heure, mais en ce qui concerne ma culotte je la garde sur moi. Si ton niakoué veut des putes tu lui en trouveras une autre. C'est pas ça qui manque dans ton entourage, hein?
ELLE quitte le restaurant. Le serveur n'ose plus intervenir.
LUI: Bon, qu'est ce que vous voulez vous?
SERVEUR: J'ai fais un erreur de carte bancaire. J'ai compté 1865 frs ŕ la dame au lieu de 865frs.. C'est bęte, je suis désolé...
LUI: Ne le soyez pas, mon vieux, ne le soyez pas. Vous n'avez qu'ŕ m'apporter la différence en vin rouge.
Il sort son portable et compose un numéro.
Allô, Philippe... Qu'est ce que tu fais ? Rien ? Rapplique, je voudrais te payer un coup... ŕ boire bien sűr...
Il rigole, trčs faux.
fin
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